Résistances aux antipaludiques

L’une des caractéristiques des parasites de l’espèce Plasmodium falciparum est leur capacité à développer des résistances contre les médicaments utilisés pour la prévention ou le traitement du paludisme (appelés antipaludiques). Ce phénomène de résistance est survenu initialement par une résistance à la chloroquine, alors médicament de 1ère ligne, à la fin des années 1950 en Asie du Sud-Est. Elle s’est ensuite propagée, ou a émergé, dans d’autres pays d’Asie, puis en Afrique au cours des années suivantes avec le développement de résistances à d’autres antipaludiques (sulfadoxine-pyriméthamine, méfloquine,..).

Les thérapies combinées à base d’artémisinine, ou CTA, est actuellement la première ligne de traitements contre le paludisme à P. falciparum. Bien que ces traitements soient efficaces dans de nombreuses régions du monde, le risque est grave de voir les parasites responsables du paludisme développer, une fois de plus, une résistance généralisée à ce traitement vital. Le CNR du paludisme surveille l’incidence des résistances de Plasmodium falciparum aux différents antipaludiques disponibles à titre curatif ou préventif afin de pouvoir alerter de façon précoce sur une potentielle évolution et augmentation du pourcentages d’isolats résistants. Pour cela, deux approches sont utilisées :

  • Une approche phénotypique : grâce à la culture de Plasmodium falciparum en présence de différentes concentrations d’antipaludiques, il est possible d’évaluer la susceptibilité d’un isolat.
  • Une approche génotypique, par la recherche de marqueurs génétiques associés à la résistance aux antipaludiques.